Avec Pierrot, en montant en voiture, on fixe un nouvel objectif : le lac d'Annecy ; il faut toujours rêver et je l'ai déjà fait mais en étant parti du Moucherotte avec Thierry et aussi de Saint Marcel en Chartreuse.
On décolle vers la table d'orientation au dessus du Col de Rousset à 12h20, après être monté en télésiège.
Il a décollé le premier mais n'a pas suivi mes conseils pour le premier thermique.
Je décolle ensuite et je monte rapidement à plus de 2300 m par l'ascendance qui se trouve juste après l'épaule qui descend du But Sapiau.
J'y attends Pierrot qui grenouille en dessous des 1500m et au bout de plusieurs minutes je décide de descendre le rejoindre pour lui montrer le passage.
Je le rejoins au moment où il avait trouvé la bonne ascendance.
Nouveau plein à 2485 m et je transite sur le Dent de Die et les Rochers de Plautret.
J'y attends Pierrot, mais, parti un peu trop bas, il n'arrive pas à m'y rejoindre ;
Au bout de 20 mn, il me dit qu'il est bas et pense poser bientôt.
Dommage, un peu comme Stéphane il y a 10 jours, difficile de rester ensemble en vol de groupe.
ça nous est tous arrivé un jour : on rate une transition ou un thermique, on va poser et on voit les copains continuer sans nous.
Je continue donc seul. ;
L'évitement de la zone de nidification du Gypaète barbu (zsm) sous le sommet du Glandasse se passe mieux que prévu et je trouve le thermique généreux qui part des avants reliefs ;
A l'extrême Sud du Glandasse, au niveau de Chatillon en Diois, un thermique me monte à 3150 m ce qui me permet de rejoindre les faces Est du Vercors à proximité du Col de Menée à 13h55
J'y trouve une rue de nuages assez large, dont la base se situe entre 2800 m et 3000 m et qui va jusqu'à la Grande Moucherolle.
Le début est entièrement à l'ombre, le long du Vallon de Combeau ça se passe correctement mais au dessus de Chichilianne, ça dégringole vite ; en 8 mn je passe de l'altitude 2667 m à 1426 m ; j'ai perdu 1240 m en seulement 4 km (finesse = 3,1) et ne peux plus continuer sur les faces Est du Vercors ;
Je me retrouve sous le Mont Aiguille dans la forêt largement sous les gencives du Mont ; et je commence à regarder les champs de Richardière juste en dessous ;
En cherchant un échappatoire vers la vallée je trouve le thermique qui me monte à 2990 m ;
ça me permet de reprendre le cheminement sur les faces Est plus confortablement jusqu'au Moucherotte en jonglant avec les nuages pour ne pas y rentrer dedans ;
Conditions plutôt musclées (varios souvent supérieurs à +4 et quelquefois +7) ;
Je commence la transition sur Grenoble à 15h35 à 3332 m.
J'évite la ZIT (devenue LF P14) et arrive à proximité du Saint Eynard 300 m au dessus ; la voile qui m'a devancé est collée sous le relief et progresse sans monter.
Je m'écarte en vallée et me fais descendre une 2ème fois sérieusement et en plus dans des turbulences en cherchant des terrains posables à Montbonnot Saint Martin ;
Et je trouve en vallée, à 1 km du relief un nouveau thermique salvateur.
J'arrive à la Dent de Crolles à 16h25 puis au Granier à 17h09 ;
Je monte à l'un des rares nuages à 3247m ; ça va être royal pour traverser la vallée de Chambéry et rejoindre le massif des Bauges.
Grosse erreur, je n'ai pas vu la TMA Lyon 11 avec sa base à FL95 (2895m) ; et je la traverse exactement pendant 3 mn..
J'arrive dans les Bauges et entreprend le parcours classique par la pointe de la Galopaz, Le Mont Colombier d'Aillon et le Roc des Boeufs survolé à 18h30 ;
Traversée du lac à une hauteur confortable jusqu'au dessus du décollage de la Forclaz ;
Je suis au dessus des Dents de Lanfon à 19h08 et arrive encore à 1804 m au milieu de la vallée du Fier ; à cette altitude je peux rejoindre facilement la Tête à Turpin et continuer vers le Grand Bornand (largement faisable au vu des conditions)
Mais il est 19h15 et le retour dans la nuit sera plus facile par Annecy.
Je rentre poser à 19h30 à Planfay après 7h07 de vol et 165 km
La trace du vol
Content de ce vol cadeau à 4 jours de mes 72 ans, qui m'a permis de traverser 4 départements ; ;
(26 km en Drôme, 89 km en Isère, 34 km en Savoie et 23 km en Haute Savoie)
mais dommage de ne pas avoir pu le partager avec Pierrot.